Ces deux histoires cavalières se déroulent ' le long des sables de la mer ' au Lido.
Toutes deux sont de la plume de Arthur Schopenhauer.
Dates différentes. Dulcinées aussi.
Et c'est heureux, tant la similitude de ces deux promenades pourrait amener le lecteur à douter de leurs pertinences.
Le philosophe allemand était-il jaloux où simplement légèrement parano ?
A vous de juger...
Fin octobre 1818, le Lido.
« Nous nous promenions sur la plage du Lido, Alina et moi, lorsque nous entendîmes derrière nous le trot de deux chevaux. Nous nous écartâmes et lord Byron passa devant nous avec un ami. L'incroyable beauté de sa personne, le regard pénétrant et voluptueux qu'il lançat sur Alina, l'effet visible que ce regard eut sur ma jeune amie, me firent comprendre que la trahison était déjà potentiellement sûre! Le lendemain matin, je jugeai donc plus prudent de chercher refuge à Padoue. »
Quinze jours plutôt, l'ami de Byron, Shelley à 'l'incroyable beauté, au regard pénétrant et voluptueux ' avait confié sa petite Clara aux terres sablonneuses de ce même Lido.
Après avril 1819, toujours le Lido. Byron est seul. La dulcinée est autre.
« Goethe m'avais donné une lettre de recommandation pour Byron. Je devais la lui remettre à Venise. Comme je me promenais avec ma dulcinée, celle-ci s'écria, au comble de l'émotion: 'Ecco ! Il poeta inglese !' A ce moment-là, Byron passait à cheval, et la dame ne put, de toute la journée, oublier cette apparition. Je décidai alors de ne pas remettre à Byron cette lettre de Goethe, tant j'avais peur d'être cocu. »
Alors ?
A la place de Schopenhauer que faire ?
Eviter les poètes anglais ? Se détourner de tout cavalier ? Ou s'interdire toute errance sentimentale sur les plages du Lido ?
Vous connaissez certainement le livre d'André Maurois "Ariel ou la vie de Shelley".
RépondreSupprimerAnne