lundi 23 mai 2011

La Casa Bianca des Impardonnables de Téchiné...


Le tapis rouge de l’escalier des Géants du palais des festivals de Cannes n’est plus.

Mais reste à l’esprit de tout amoureux de Venise la sortie prochaine des “Impardonnables”, le dernier Téchiné, avec Carole Bouquet et André Dussolier. Clic

La Sérénissime comme somptueux décor, Sant’Erasmo en vedette.

Histoire de vous faire patienter, voici quelques discrets clichés de la Casa Bianca, la demeure visible du vaporetto, louée pour les besoins du film.

Un jour d’avril 2010, le maître des lieux nous a ouvert son asile. La vigne assoiffant la terrasse avant. La lagune abreuvant la terrasse arrière.


Le temps de quelques mots.

Le temps d’un verre d’Orto di Venezia.

C’est par ici …











jeudi 19 mai 2011

Otez ce crucifix, ma belle, et je serai vôtre ...




Vous?

Sonia!?!

Mais quel plaisir de vous revoir!

Vous, mon ange. Vous, sur la couverture du dernier Donna Leon.

Drawing conclusions

Trois couvertures. Les deux premières pour les Etats-Unis. La troisième pour le Royaume-Uni.

Un critique américain de préférer les plantureux mamelons de la chapelle du Doge, au travers d'improbables rui, plus vénitiens, ose-t-il, pour illustrer les intrigues de la native du New-Jersey et de son Brunetti de commissaire.

Le béotien que voilà!

C’est faire rapidement fi de votre cas, Sonia. Ame et corps à la Sérénissime, à tout jamais, pour l’éternité...Clic


Dites Sonia, vous ne m’en voudrez pas si je profite de l’aubaine pour présenter aux lecteurs de ce blog une autre étincelle enflammée de Enrico Butti?

Isabella. Isabella Casati. Mains réconfortées, doigts déridés. Boutons éclos de seins épandus.

Otez ce crucifix, ma belle, et je serai vôtre! Clic

Tombe de la famille Casati-Brioschi, Cimitero Monumentale, Milan, 1890. Oeuvre du sculpteur Enrico Butti



Couverture Etats-Unis


Couverture Royaume-Uni


Isabella Casati

vendredi 13 mai 2011

Harry's Bar



Le Harry's Bar a 80 ans aujourd'hui!



13 mai 1931



Venise.
Un matin froid de février.
Le jeune américain Harry Pickering a traversé l'Atlantique.
Il revient rembourser le barman de l'Hôtel Europa-Britannia, Giuseppe Cipriani.
Harry lui remet bien plus que la somme prêtée.
Il n'a pas oublié le vieux rêve du véronais.


La création d'un bar de haute volée.
Un vétuste magasin de cordages va prêter ses murs au tout rutilant et discret "Harry's Bar"

Il y avait des heures où le Harry's Bar se remplissait de gens qu'on connaissait, avec la même impétueuse régularité que la marée montante au mont Saint-Michel. (Hemingway)































Que s'est-il passé, Constance ?


Le nom de Constance chez Anne-So, le nom de Henry James chez MaïtéPermettez-moi ce petit capriccio …



Si, tard le soir, vous quittez Ai Cugnai ('Pristi, il paraît que les deux soeurs ont remis l'affaire...), quelque soit votre ivresse, dirigez-vous vers la Salute, l’avant-dernier pont, celui de San Gregorio.

Oubliez la bienséance et posez le postérieur sur le garde-fou forgé de fer et d’Istrie, dos à la fondamenta Ca’Bala argentée de Pound.

Deux hommes viendront s’asseoir.

Un homme et une photo: “De longues mèches d’ébène vrillées sur l’ivoire d’une cotonnade ouvragée, le menton et le regard volontaire. Je l’ai connue très jeune, très belle.”

Un homme et le regard perdu vers la coupole de Longhena: “Maurizio et moi, un peu ivres, mesurions la calle. Une enveloppe blanche au deuxième. Un bruit sourd. Nous nous retournons: l’enveloppe blanche au sol, sans un cri. Je l’ai remontée sur sa couche. Cage d’escalier sans fin. Perle rouge au coin des lèvres, dentelle rubis à l’oreille. Ses yeux tristes et solitaires se sont accrochés aux miens. Ils se sont tus au premier cri de l’aurore.”

Que s’est-il passé, Constance?


Un malaise? Comme ils aiment à dire?

Ou pire ?


Le pire ? Une histoire d’argent?

Je n’en crois rien!


Le pire ? Horace Chase, ton dernier enfant?

Toi et tes accouchements tourmentés!


Le pire? Henry, ton seul amour?

Ne me dis pas… Je ne veux pas…


On aurait vu Henry James et ton gondolier, une soirée triste et revêche, tenter d’oublier tes effets dans les eaux noires de Venise.

Comme autant d’Ophélie, une à une , tes sombres toilettes, de lagune gonflées, sont revenues à la surface pour emprisonner sa gondole…



Constance Fenimore Woolson, écrivain, petite-nièce de James Fenimore Cooper, est retrouvée agonisante, deux étages plus bas, à l’arrière de l’appartement qu’elle occupe au palazzo Semitecolo.

Nous sommes le 24 janvier 1894, il est une heure du matin.

Accident?

Suicide?


Que s’est-il passé, Constance?


Palazzo Semitecolo


Calle del Bastion



mercredi 4 mai 2011

La Fête à Venise

Retour de Colombie.
Un seul livre m'a accompagné: La Fête à Venise, Philippe Sollers
(Saviez-vous que son vrai nom est Philippe Joyaux ?)


Une première lecture rapide, dans les faubourgs de Bogota, respectant les heures d’étude et de sieste des enfants. Une seconde plus approfondie, sous la moiteur obscure d’un moustiquaire chevrotant sous la lampe-torche, au plus suffocant milieu de la forêt amazonienne. ‘Pristi ! J’en avais presque oublié les chinoiseries d’une lecture sous les draps.
« La défense de la complexité de pensée contre les simplifications abusives, les stéréotypes et les clichés générateurs d’exclusion et d’intolérance. »
Voilà le message de Sollers : récupérer ses sensations, réinvestir ses propres réflexions.
Illustration par la peinture : « La Fête à Venise » Watteau .
L’action se résume en neuf voire onze pages et son quart. Froissart-Sollers est à Venise pour s’occuper du bon déroulement de la livraison d’un tableau clandestin, La fête à Venise de Watteau, tableau magnifique…jamais montré en public, son existence seulement soupçonnée…personne n’en saura rien…oui, un jour peut-être…en 2036.
Dis Sollers, existe-t-elle réellement cette fête qui est de la même époque que les Fêtes vénitiennes ?
Une dizaine de pages, donc.
Le reste ?
Demandez à Luz, cette jeune américaine dont le sexe blond est prétexte à soulager le long monologue que nous débarde ici Sollers et sa pensée en turbulence.
Régulièrement, je me suis assoupi. Pensez un peu. Le tarif du bourreau à la Martinique en 1740, les synonymes du sexe féminin et des verbes pour leur action, les galaxies d’Urbain Le Verrier, et les autres très nombreuses pages que j’ai à présent oubliées. Sans compter celles perdues pour enfin accéder à cette Toilette intime !
Mais régulièrement aussi, un mot, une rencontre soudaine m’ont charmé : les Zaterre, Warhol, le vapo 52, Cavaillès, la Giudecca, Montesquiou, les murs roses de San Michele, Stendhal, les perroquets de Lousse et Flaubert. Watteau, bien sûr. Et finalement le merveilleux hommage de Luigi Grotto Cieco d’Hadria pour Luigi Mocenigo…Savez vous également que Mozart m’a initié à la phrénologie, Holbein le Jeune à l’anamorphisme ? De plus, je vous l’avoue ! Je me suis même épris d’une gitane à la poitrine sulfureuse.
Qui qu’elle soit.
Pepita Tudo ou la treizième duchesse d’Albe .

Merci, Sollers

Vous dites !?!
La mygale, compagne de deux nuits, m’aurait-elle envoutée ?

Que les derniers mots de cette fête vénitienne soient vôtres : « Clin d’œil au sarcophage du jardin… »




Fêtes vénitiennes, Watteau



Toilette intime, Watteau




Jean Cavaillès





La maja nue, Goya




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