...permettez-moi ce capriccio pour ce merveilleux tableau de Bellini, futilité dédiée à une amie partie il y a déjà trop longtemps...
Extrait des dernières volontés de la noble patricienne Bettina Malipiero, pieusement décédée à Venise le 13 juillet 1532.
"...Pour toi, Marzia, mon adorable petite-fille, j'ai exhumé cette toile.
Désormais, elle est tienne ainsi que son inavouable secret dont je suis, à ce jour, l'ultime dépositaire.
J'avais l'âge que tu chantes aujourd'hui.
Je ne lui ai pas résisté un seul instant, nos nudités se sont pressées dès la première rencontre.
T'indignerais-je, mais je ne peux oublier, encore à présent sur ma couche d'agonie, l'efflorescence charnelle de ma gorge sous ses patientes caresses, l'irradiante brûlure de nos impétueux appariements...
Notre dévorante ivresse se débondait en secret jusqu'au jour funeste où j'appris simultanément et la mort inopinée de mon amant et la vie inattendue en mon sein.
Tu sais...en noble famille, on ne badine pas avec la bienséance.
Le fruit de notre embrasement me fut arraché et disparut comme le chaton de trop.
Ce tableau, commandité par mon père, est mon expiation.
Le lendemain de ces effroyables journées, ma mère et moi posâmes pour le grand Bellini.
Maître Giovanni avait-il décelé la tragédie, lui qui me campa les bras fermement croisés sur la poitrine, la chevelure culbutée sur les épaules à l'image de Madeleine...la pécheresse.
"...Pour toi, Marzia, mon adorable petite-fille, j'ai exhumé cette toile.
Désormais, elle est tienne ainsi que son inavouable secret dont je suis, à ce jour, l'ultime dépositaire.
J'avais l'âge que tu chantes aujourd'hui.
Je ne lui ai pas résisté un seul instant, nos nudités se sont pressées dès la première rencontre.
T'indignerais-je, mais je ne peux oublier, encore à présent sur ma couche d'agonie, l'efflorescence charnelle de ma gorge sous ses patientes caresses, l'irradiante brûlure de nos impétueux appariements...
Notre dévorante ivresse se débondait en secret jusqu'au jour funeste où j'appris simultanément et la mort inopinée de mon amant et la vie inattendue en mon sein.
Tu sais...en noble famille, on ne badine pas avec la bienséance.
Le fruit de notre embrasement me fut arraché et disparut comme le chaton de trop.
Ce tableau, commandité par mon père, est mon expiation.
Le lendemain de ces effroyables journées, ma mère et moi posâmes pour le grand Bellini.
Maître Giovanni avait-il décelé la tragédie, lui qui me campa les bras fermement croisés sur la poitrine, la chevelure culbutée sur les épaules à l'image de Madeleine...la pécheresse.
Puisse le nimbe de cette pieuse conversation t'épargner toute infortune, ô Marzia, ma petite étoile...."
Soyez indulgents...
...permettez-moi ce capriccio, c'est pour une amie...
Texte émouvant et sensible, Giovanni Bellini égal à lui même, tendresse des traits, douceur des carnations.
RépondreSupprimerCe mot est-il vraiment un caprice?
Une pensée vers l'autre, pudique, en toute sincérité, rien que de l'amour.
Belle histoire...j'adore ce tableau de Giovanni Bellini "Madonna con Bambino fra le sante Caterina e Maddalena". J'ai toujours gardé la carte de la reproduction dans mes carnets vénitiens, ce visage est tellement beau, la grâce dans la manière de peindre cette jeunesse et cette lumière !!!
RépondreSupprimera presto
Danielle
Magnifique !
RépondreSupprimersi nous pensons à la même amie, alors je peux te dire qu'elle aurait aimé ton blog et particulièrement cet hommage !
RépondreSupprimerNous pensons à la même, Albe...heu...Alain ;)
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