Permettez-moi ce petit capriccio, voûte de la Passion, basilique Saint Marc...
Forêt de fransisques émorfilées,
fléaux aux glands plombés,
hallebardes au taillant festonné,
verges faucillées, torchères et fanaux.
Bouillonnement barbare, écume fétide
d'angoisse et de lâcheté...
"Celui à qui je donnerai un baiser,
c'est lui, arrêtez-le..."
A Venise, il est des soleils qui ont la fureur d'enflammer les ors diaprés de la basilique
L'affliction du compagnon
et la peur de l'agresseur
se déchirent la dalmatique du Christ.
Simon-Pierre tranche l'oreille
d'un Malchus au corps disloqué,
la soldatesque musèle la main de Jésus
qui blâme la mutilation inutile
d'une silencieuse bénédiction.
A Venise, il est des soleils qui ont la sagesse de pardonner les ors diaprés de la basilique
La révolte maladroite de l'apôtre
ne retardera pas l'ultime épreuve
que le regard résigné du Messie
a depuis la nuit des temps consommée.
Judas, tendu, justifie les deniers d'un bourrèlement
qui brisera sa nuque et balancera pour l'éternité
le baiser de ses pairs aux plus hautes branches
des synonymes de trahison...
A Venise, il est des soleils qui ont le devoir de fustiger les ors diaprés de la basilique
jeudi 11 mars 2010
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J'admire les détails de mozaiques...bonne journée
RépondreSupprimerJe trouve toujours vos textes très beaux et très puissants, j'aime comme vous habitez l'histoire et comme vous nous la rendez vivante et vibrante.
RépondreSupprimerMarisol
Merci pour le compliment, Marisol...
RépondreSupprimerLes blogs sont de précieux guides touristiques.
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