vendredi 14 janvier 2011

Sautant de tombe en tombe...

Quatre petits billets, quatre grandes lignes et quelques écrivains pour vous donner l'envie de franchir le seuil de la "Maison des Vivants à San Nicolo au Lido. Un troisième.


“En débarquant au Lido, elle (George Sand) se remit à courir, sautant de tombe en tombe dans le cimetière des Juifs. Je la suivais et je sautais comme elle. Enfin elle s’assit épuisée sur une pierre sépulcrale. De rage et de dépit, elle se mit à pleurer…”(Musset)


Divisé en parcelles, permettant à chaque nation ses rites et ses symboles, le champs de repos ne fera que croître jusqu’en 1641. S’ensuit une longue politique et géographique érosion.

Entre 1671 et 1675, la menace du Turc: les “activités” du cimetière sont suspendues pour permettre certaines fortifications.

Début XIXème, domination française: les murs d’enceinte sont jetés à bas, les pierres tombales couchées, les tombes nivelées pour “ qu’elles ne pussent pas servir d’abri contre les batteries du Lido, sous le feu desquelles elles étaient placées.”

En 1883, est érigé au centre du cimetière l’obélisque qui rivalise toujours avec les cyprès.

Entre 1925 et 1930, de grands travaux de restauration voient le jour au Lido: une parcelle du champs des morts fait place à un champs de tir et là où les tombes flirtaient encore avec les eaux sérénissimes, une strada lungo la laguna est aménagée. Durant les travaux, 200 tombes et stèles affleurent le souvenir et sont éparpillées dans la partie restante du cimetière. Armoiries, blasons, symboles, motifs bibliques…Tour, ours, galinacé, vigne, soleil, harpe, noeud indissoluble. La fosse commune avec pour seule inscription “1631 hebrei”, année de la peste.











Obélisque érigé en 1883

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