dimanche 13 mars 2011
Le fleurage de son soutien-gorge ... (Suite et fin)
Deux romans se cachent dans cette suite et fin.
Lesquels?
A dimanche prochain...
Les mouchoirs d’adieux demeuraient suspendus aux lèvres du sifflet, les au revoir flottaient au gré du drapeau rouge. Soudain, en une course lente et désarticulée, un lourd paletot anthracite piqué de gris déboucha tout en bout de quai. Le coureur au visage barré d’une épaisse et sombre moustache tendit au chef de gare son billet. Le drapeau rouge l’envoya séance tenante dans notre direction. Le chapeau boule fermement maintenu sur le haut du crâne, il reprit sa galopade disloquée jusqu’à notre hauteur. Il fit sauter tant bien que mal la clanche de la portière et s’écroula en nage sur la banquette aux côtés de la dame inquiète. Celle-ci se retint pour ne pas pleurer:
- Ta pauvre grand-mère le disait! C’est curieux, il n’y a personne qui puisse être plus insupportable ou plus gentil que ce petit-là!
- Ce Sole Mio qui n’en finissait pas, toussotta-t-il en guise d’excuse.
Nouveau coup de sifflet. En matador sentencieux, le chef de gare fit virevolter théâtralement son improbable muleta. Le train hoqueta à plusieurs reprises avant de réguler sagement son allure.
Je saluai la femme à la chemise aux insidieuses rayures et retournai vers le hall d’entrée. Le fleurage de son soutien-gorge me plongeait dans une inavouable rêverie.
- Pour Côme !?!
Le brutal éclat de voix disloqua mes fantasmes.
- Mes valises en partance pour Côme!?!
Dans le tumulte de la vaste salle, l’employé de service osait péniblement quelque explication embarrassée.
- Je suis sincèrement navré, Sior. Votre malle a été confondue avec d’autres colis. Elle a été envoyée dans une fausse direction.
- Côme! s’irritait toujours le petit Sior tandis que l’employé se précipitait en vain pour retenir la malle. Il affirma qu’il ne partirait pas sans ses affaires et qu’il retournerait à son hôtel les y attendre .
Quand je quittai la gare, le préposé au guichet lui reprenait son billet alors que l’employé de service, revenu bredouille, jurait que rien ne serait négligé pour ramener le bagage dans les plus brefs délais et cela coûte que coûte.
Sur la rive opposée, San Simeone Piccolo pansait ses plaies sous une immense toile publicitaire ventant d’audacieux soutien-gorge aux fleurages transparents.
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Je prends le train en marche, suis très en retard....
RépondreSupprimerA bientôt
Bonjour stef*
RépondreSupprimerPeut-être un second titre? La mort à Venise de Thomas Mann.
Pour le dernier titre, Marcel Proust ( A la recherche du temps perdu, passage sur venise)
RépondreSupprimerFaites à votre aise Enitram ...
RépondreSupprimerJe mettrai les réponses en ligne dimanche ou lundi prochain ;)
Un, deux et trois !
RépondreSupprimerParcours sans faute pour Cothraige dont je publierai les commentaires début de semaine prochaine.
J'espère que cela vous a plu Cothraige ?
Oui, beaucoup!
RépondreSupprimerSuper, dans ce cas! ;)
RépondreSupprimerAh! les hommes et les soutiens-gorge cela vaut-il vraiment deux romans ?
RépondreSupprimerTrès bonne journée.
:)))
RépondreSupprimer;)