jeudi 15 avril 2010

Excuse le crayon noir mais mon stylo est vide...


A Venise, j'ai mes fantômes...
En voici un.
Frederick Rolfe, le baron Corvo.
Envoûtant !
Un septième billet ...




La Piazza de mi-avril 1910 ressemble furieusement à la Piazza d'aujourd'hui: défigurée par les travaux.
Cela fait quatre ans maintenant que le Campanile est en restauration.
Encore deux longues années avant l'inauguration.

La Tour de l'Horloge également subit d'intenses transformations internes.
Evaristo Barbieri, patron du Bellevue campo dei Leoncini Mon cher, les fenêtres de la façade ouvrent sur la plus jolie vue du monde- s'est approprié la vénérable horloge pour en faire une annexe à son hôtel que le succès a rendu par trop exigu.
Les travaux d'aménagement vont bon train au plus grand désarroi de Corvo.

« Le propriétaire du Bellevue a pris la Tour de l'Horloge à la Piazza. L'hôtel est plein d'ouvriers au travail. Il m'a déniché une mansarde où je dors; ai-je besoin de te dire que, jour et nuit, je suis dérangé par les charpentiers, les peintres, les maçons, les plombiers et autres poseurs de chiottes. »

Si Rolfe attend beaucoup de son dernier ouvrage envoyé au Etats-Unis -...il faudra trois mois avant d'avoir des nouvelles...- les choses demeurent, pour lui, les mêmes. Inchangées.

« De ma vie je n'ai jamais été aussi négligé...je ne peux même pas prendre de bain. Me nourrir est un problème. Je me contente de peu, je suis maigre et faible.»

Aussi, dès qu'il reçoit quelque miraculeux mandat, il s'en va prendre un bain, se presse sur le Môle pour se procurer du tabac -dans un débit où le vendeur est plutôt gentil- et se précipite manger et boire du vin.
Dès le lendemain, il retrouve ses sempiternelles cioppe, ces petits pains vénitiens, coriaces et réservés à la populace.


"Excuse le crayon noir mais mon stylo est vide..."

A toi toujours, R.
5 avril 1910


A suivre...









5 commentaires:

  1. - Ah ! Ce cher Corvo !...
    - Sisior, si ?
    - Mais non, ça c'est Zilda... heu Zildo... enfin selon l'humeur du moment de ce cher baron !
    V'là-t-y pas que j'me mets à parler à un fantôme ?... C'est grâââve, Docteur ?

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  2. :))
    Mais pas du tout cher Albert(o) ! ;)
    Tu en finiras bien un jour la lecture !

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  3. BARON CORVO, L'EXILÉ DE VENISE, de Michel Bulteau (éditions du Rocher)

    À l’instar de quelques auteurs dits mineurs ou maudits, Frédéric Rolfe dit « le Baron Corvo » est un personnage comme la littérature aime à les inventer. Lire Corvo est d’une suprême élégance, le faire savoir est autre chose, tant l’homme ne possédait pas que des bonnes manières ; mythomane certainement, un peu escroc et amateur de petits garçons... Esthète aussi, sulfureux, dandy… L’œuvre la plus tragique de l’auteur fut sans doute sa vie.
    (fin de citation )
    Frédéric Rolfe, Baron Corvo, Nicolas Crabbe... la trinité maudite.
    Je ne pense pas pouvoir finir son livre mais t'inquiète, on a tous nos fantômes (en écriture) le mien s'appelle...
    En principe, tu dois connaître la réponse ! ;o))))

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  4. ciao Stef,
    il tuo blog mi piace tanto. Posso prendere la foto della piazzetta dei Leoni per pubblicarla nella continuazione LIONS OF VENICE? E poi volevo chiederti quel bassorilievo che tieni come biglietto da visita con il leone di San Marco e Palazzo Ducale dove si trova e se potevo pubblicare anche esso, ma devi dirmi dove l'hai visto e fotografato. Grazie

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  5. Certo, Emilia ! :)

    La patera con il leone e palazzo Ducale si trova calle Riformati/fondamenta della Sensa 3142 ... mais il a disparu depuis longtemps ...
    Restauration ? Vol ? Détruit ?
    Questa patera mi piace tanto ! :))
    A presto ...

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