
mardi 28 décembre 2010
Vedro con mio diletto ...

lundi 27 décembre 2010
Nisi Dominus ...

samedi 25 décembre 2010
jeudi 9 décembre 2010
Le Rallye des dix ans du Campiello

LE BANQUET
A vos côtés, viendront rapidement s’installer Clawdia Chauchat
et une mystérieuse femme aux yeux mordorés lumineux.
A peine surpris, vous écouterez les propos échangés par un visage Pâle et un planchiste bruxellois, les amis Fredo, Alex et Don Juan au sujet d’un mariage assez particulier.
Au balcon, vous admirerez l’enseveli-vivant arborant fièrement la Cravate de Commandeur et un vieux billet de vingt francs français.
Du pain béni pour le Suisse que cette horloge aux chiffres mystérieux.
Réveillera-t-elle à temps le dormeur de l’Evangéliste?
Surtout, promettez-moi de ne pas vendre les peaux du léopard et du chien assis avant de les avoir tués de carreaux acérés.
Mais acceptez sans compter l’aide de nos amis Ticha et Vera.
Ces bons conseils vous éviteront peut-être de terminer comme le Faune: la gorge tranchée!
Encore un petit détail.
Vous pensez échapper à la sépulture ?
Vous pensez vous soustraire au mausolée ?
Vous pensez éviter la pierre ?
Vous pensez esquiver le sépulcre
Vous pensez passer au travers du tombeau ?
Autant vous le dire de suite, la réponse est malheureusement: non!
Parce que, mesdames et messieurs les Campiellistes, tout comme Raymond, lorsqu’un ange passe, je le vois !
Je suis seul, mais je le vois !
Tout le reste n’est que fumée !
jeudi 2 décembre 2010
She walks in beauty...

Noctambule de Piccadilly, te souviens-tu de cette nuit du 11 juin 1814 ?
Te rappelles-tu les voiles blancs d’une petite chambre de l’Albany qui toute la nuit se lamentèrent à la lueur d’une famélique chandelle ?
Byron vide d’un trait mélancolique son verre de Brandy.
"A votre santé, Anne, ma vertueuse cousine !"
Au petit matin, le ténébreux poète la couche sur … le vélin.
"She walks in beauty…"
Je vous en propose ma propre traduction, bien fade, il est vrai...
Je vous propose ensuite l'écoute du texte original.
Et si le coeur vous en dit,
sachez la Toile regorger des plus diverses interprétations du poème du Pélerin...
mardi 8 juin 2010
Terminus des anges ...

Le grand écran précipite les “Impardonnables”, du roman de Philippe Djian vers le “Terminus des anges”.
André Téchiné en assure l'adaptation.
Mi-mai, eut lieu le début du tournage à Venise.
André Téchiné a proposé le rôle d'une comtesse aveugle à la comtesse Anna Barnabo, propriétaire du Palazzo Malipiero dont le somptueux jardin s'infuse dans le Grand Canal.
En juin 2007, j'eus le privilège du regard émeraude d'Anna Barbaro.
En juin 2007, j'eus la récréation de la poignée de mains avec son fidèle jardinier.
En juin 2007, j'eus la grâce de leur jardin.
Si vous le désirez, suivez-moi entre arbres de Judah et rosarium, entre jasmins et pins d'Himalaya.
Vous vous agenouillerez devant Neptune.
Vous goûterez un étonnant “Quatre saisons” déclinés au masculin, rare allégorie.
Rondant la margelle de puits, vous chaparderez les baisers d'amour de Elisabetta et Catterino.
Accoudé à l'antique balustrade d'Istrie, vous aurez deux mots avec le Canal Grande lui-même.
“Terminus des anges” disent-ils ?
Une part des anges, pour moi ...
mercredi 19 mai 2010
Lorsque vous avez ouvert la porte de la chambre de Sonia ...

Je vous en prie, Monsieur Butti,
ne la brusquez pas. La pauvre. Le choc fut si violent.
Irma, venez donc.
Voici Monsieur Butti.
Soyez sans crainte, Irma.
Monsieur Butti n'est pas de la police.
Monsieur Butti est artiste.
Monsieur Butti est sculpteur.
Bonjour Irma.
Je m'appelle Enrico.
La famille de la pauvre dame m'a chargé de la sépulture.
Aussi, ai-je besoin de votre aide.
Racontez-moi tout, Irma, lorsque vous avez ouvert la porte de la chambre de Sonia.
Irma, femme de chambre au Danieli depuis de nombreuses années et pour de nombreuses années encore, déroule alors sans passion sa journée du 7 février 1907...
Dans une suite du luxueux hôtel, Sonia Kaliensky, de noble famille russe, a noyé son triste amour dans le laudanum, elle a 21 ans.
Au dehors, illusionnait le carnaval.
Au dehors, illusionne toujours le carnaval....
jeudi 6 mai 2010
Près des marches, dans le petit rio della Croce, puant et envasé ...

Rio della Croce, Giudecca
« Le lieu semble si paisible aujourd'hui » commentait Danielle de Venetiamico suite à ce billet.
Oui, beaucoup plus paisible qu'au début du siècle défunt.
Asseyez-vous quelques minutes « ... près des marches, dans le petit rio della Croce, puant et envasé » et fermez les yeux.
A la gauche du rio, le long mur rose qui accompagne le jardin des Eden vers la lagune.
Le meuglement de quinze vaches: des italiennes, des autrichiennes et une suisse.
Les gondoles arrivent en silence au gré des années. Effleurant le haut de nos marches, de biens illustres costumes: un jour Barrès; un autre Cocteau; un autre encore François Mauriac. Tous font quelques pas en arrière et s'évanouissent sur la passerelle de fer.
A la droite du rio, l'infirmerie britannique de Lady Layard.
Au ponton du bac pour la Giudecca une flamboyante pancarte indique le chemin et attire les bateaux anglais et américains qui entrent au port.
« Le jardin de l'infirmerie, sa chambre bleue et le bureau de sa directrice devenaient un rendez-vous pour les résidents et les gens de passage.»
A travers les volets, entendez les bruyants thés hautement mondains.
Par beau temps, Rolfe emmène les malades qui le souhaitent respirer la lagune. Ils sont tous là à emprunter nos marches pour grimper dans son sandolo: le mécanicien-chef n'ayant qu'un quart de rein résolu à vivre et à mourir au frais de Lady Layard, le petit brigand de Bari qui avait offert sa main à l'infirmière-assistante lors de l'amputation de sa jambe, l'infirme mécano chenu et pneumonique, l'artiste grec qui ne voulait pas qu'on le débarrassât de l'aiguille fichée dans la plante du pied, d'innombrables marins et valets de Lady Layard, phtisiques, généralement impossibles, deux salutistes aux doigts envenimés.
Les jours de pluie, Rolfe se propose aux achats de l'infirmerie.
S'amoncellent alors pêle-mêle à quelques mètres de notre petit escalier des panettoni, du charbon, du bois de chauffage, bûches marchandées aux trabaccoli istriens.
Vous pouvez ouvrir les yeux à présent.
Oui, Danielle, beaucoup plus paisible qu'au début du siècle défunt ...
Le Désir et la poursuite du Tout -Frederick Rolfe
mardi 4 mai 2010
Des flammes tout près de chez Fausto...

Décidemment !
Après l'épisode Rioba, de nouveaux émois pour les vénitiens !
Babeth, une Campielliste émérite, nous annonce que les flammes et la fumée ont détruit une oeuvre de Antonio Molinari dans le choeur de la chiesa Santa Maria dei Dereletti (Ospedaletto), pas très loin de la calle de le Capucine et de l'établissement de notre ami Fausto.
Voici le lien que Babeth nous laisse ...
Sior Rioba a retrouvé toute sa tête !

Le chef du sérénissime Pasquino aurait boulé jusque dans les ténèbres humides du sotoportego della Racheta, à un pont du Chiodo...
Que pamphlets et autres facétieuses diatribes viennent à nouveau honorer sa truffe d'acier !
Voilà, une nouvelle qu'elle est bonne !
A lire


Sotoportego della Racheta
samedi 1 mai 2010
mercredi 28 avril 2010
Casa del Papa ...
En réponse à une question de Danielle...
Giudecca. Fondamenta del rio della Croce.
Face au jardin d'un autre Frederic, Eden celui-là, était un petit hôpital pour marins, au personnel anglais, fondé par Lady Layard, reine de la colonie anglaise de Venise.
Bien avant d'y être admis comme patient, Rolfe y présente ses services pour emmener dans son sandolo les convalescents prendre le soleil de la lagune.
« Les malades se trouvèrent être un mécanicien-chef n'ayant qu'un quart de rein, un chauffeur aux cheveux blancs, aux yeux doux et à la voix d'enfant, avec une affection valvulaire du coeur...et un petit brigand noiraud de Bari, à qui il manquait une jambe. »(*)
« Nicholas se souvint qu'il y avait quelque part à Spinalonga une infirmerie privée...
... L'infirmerie britannique, comme l'appelle officiellement Venise ... est située sur le Rio della Croce, dans l'île de Spinalonga, en face de la Maison Royale de Réclusion...
C'est une maison historique, jadis l'un des palais d' été des Cornaro, mais connue communément sous l'appellation de « Casa del Papa » parce qu'un personnage non moins suprême que notre très Saint-Père le Pape Pie VII y séjourna après son élection par le conclave de 1800 dans l'île voisine de Sanzorzi... »
... « La visite du Pape Pie VII, exilé de sa cité souveraine, est commémoré dans l'antique escalier de l'Infirmerie Universelle, au moyen d'une plaque de marbre où est gravé en lettres d'or rouge l'inscription ci-après, laquelle est singulière...(*)
NOMINI MAJESTATIQ.
PII SEPTIMI PONT. MAX.
DICATUM
...
RECEPIT
Une fenêtre ouverte sur une cour intérieure...
Surprise !
La tablette gravée d'or rouge existe toujours.
Elle est vôtre...
J'adore me promener le long de ce feutré rio.
Sous le soleil, le brasier argenté des eaux de la lagune vous crève les yeux. C'est en aveugle que vous atteignez le bout de la fondamenta.
L'Infirmerie Britannique ferme ses portes en septembre 1933.
(*) Le Désir et la poursuite du Tout - Frederick Rolfe
